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dimanche 13 mai 2012, par Christine Deslandes
On calcule le ratio cours/bénéfice (C/B) en divisant le cours d’une action par son bénéfice par action. Le ratio ainsi obtenu permet d’estimer le prix que l’actionnaire paie pour obtenir sa part des bénéfices générés par l’entreprise.
Règle générale, il est moins risqué de détenir une action qui a un petit ratio C/B, car « il est difficile de tomber plus bas lorsqu’on est déjà dans le fossé ». En fait, lorsque les bénéfices d’une compagnie chutent, ils entraînent souvent le cours de l’action et le ratio C/B dans leur sillage. L’effet est amplifié. Mais plus ce ratio est faible moins la baisse sera prononcée.
Il existe cependant un argument contraire qui dit qu’un petit ratio C/B reflète les inquiétudes du marché face aux problèmes de la compagnie. L’action semble abordable par rapport aux bénéfices générés, mais cela n’est pas sans raison. Ce prix relativement faible reflète le risque de cet investissement.
Qu’en est-il ? Le ratio C/B a-t-il une valeur prédictive ? Des études ont comparé les rendements d’actions américaines à leur ratio C/B pour la période allant de 1967 à 1988. Elles ont permis de découvrir que les actions avec le C/B le plus bas ont procuré un rendement annuel de 16 %, contre 7 % seulement pour le C/B le plus élevé. Ce genre d’analyse a popularisé l’utilisation du ratio C/B dans la sélection de titres. Mais ne laissez pas ces résultats vous aveugler. Un C/B bas n’est pas une garantie de sécurité…
La vérité, c’est que pour déterminer le bon niveau du ratio C/B, il faut s’arrêter à la compagnie auquel il est relié. Il faut le comparer aux données historiques. Où se situe-t-il ? Est-il relativement bas ou élevé ? Et qu’en est-il par rapport aux autres entreprises du secteur ? Il faut aussi comprendre le modèle d’affaires de l’entreprise. Chose certaine, le C/B que le marché attribue à une action donnée met souvent beaucoup de temps à changer. Le cas de General Electric, de 1999 à 2009, le démontre bien. Même si ses bénéfices ont doublé sur la période, son ratio C/B a chuté, entraîné par la baisse du cours de l’action.
Et les indices ?
Si le ratio C/B aide à prévoir la performance de titres individuels, alors il devrait aussi nous permettre de prédire le rendement des indices boursiers. Les études empiriques ont plutôt démontré que le C/B révèle très peu de chose sur le rendement de l’indice. Le coefficient de détermination R2, qui indique le pourcentage de variabilité des données qui est expliqué par le modèle, est de 9 % seulement pour le marché américain. Le marché canadien n’obtient qu’un maigre 0,3 %.
Robert Shiller, professeur d’économie à l’Université Yale, a poussé son analyse un peu plus loin. Il a conçu un ratio C/B normalisé. Afin d’établir le ratio C/B d’un indice, il divise la valeur de l’indice par les bénéfices moyens des 10 dernières années des entreprises qui le composent. Les résultats de son analyse semblent confirmer qu’il vaut mieux acheter un C/B bas. Mais la plupart du temps (C/B de 12 à 22), les rendements étaient très variables.
Cet article est tiré du site retailinvestor.org. Une entente avec ce site nous permet de traduire des articles de l’anglais au français et de les publier sur Go-Bourse.com.