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mardi 13 septembre 2011, par Christine Deslandes
Partir en vacances l’esprit tranquille, c’est notre but à tous. Peu importe si vous jouez au golf, flânez au musée ou nagez dans la piscine, vous devriez vous amuser à souhait…
Évidemment, votre voiture et votre maison sont assurées… Mais qu’en est-il de votre portefeuille d’actions ?
Pour le protéger, une stratégie simple consiste à acheter des options de vente. « Une option de vente vous confère le droit de vendre le titre sous-jacent à un prix stipulé d’avance, jusqu’à la date d’échéance fixée, explique Emil Tzonev, conseiller en placement chez BMO Nesbitt Burns. Lorsque vous achetez une telle option dans le but de protéger votre portefeuille d’actions, on parle de stratégie d’« assurance de portefeuille ». »
Cette stratégie est intéressante pour ceux qui détiennent des avoirs financiers et désirent les protéger contre la volatilité ou la chute possible des marchés.
Le prix d’une option de vente sur le marché s’appelle le prix de l’option ou la prime d’option. Ce prix s’apparente à la prime d’un contrat d’assurance. Ainsi, lorsque le prix de l’action pour laquelle vous avez pris cette assurance chute, la valeur de l’option augmente, ce qui permet de compenser la perte enregistrée sur votre portefeuille d’actions.
À l’image de tout contrat d’assurance, plus la protection est bonne, plus la prime sera élevée. Par contre, si la valeur du titre sous-jacent ne varie pas, ou si elle augmente, l’option pourrait arriver à échéance sans valeur.
« Étant donné que les options de vente peuvent valoir zéro à échéance, il est important de comparer le coût d’achat de l’option à la récompense potentielle, note Émil Tzonev. Notez qu’il est impossible de perdre plus que votre mise de fonds initiale, à savoir le prix de l’option et la commission. De plus, vous n’êtes nullement obligé de conserver votre position sur option jusqu’à l’échéance. »
Vous pouvez en effet vendre votre option avant l’échéance si vous avez enregistré un gain et souhaitez le réaliser, ou si vous pensez que le cours de l’action sous-jacente va augmenter au lieu de baisser. Voici un exemple qui illustre les répercussions de l’achat des options de vente portant sur les actions ABC.
Supposons qu’un investisseur détient des actions ABC, qui se négocient actuellement à 14 $ chacune. À court terme, les perspectives sont défavorables pour ces actions.
Pour protéger la valeur de son portefeuille, l’investisseur achète des options de vente ABC échéant en juillet et assorties d’un prix d’exercice de 13 $ (prix auquel il peut vendre les actions ABC). Le prix de l’option est de 1,50 $ par contrat (un contrat d’options porte sur 100 actions ABC). Comme le contrat vient à échéance en juillet, il lui assure une protection de trois mois.
À l’échéance, la valeur intrinsèque de l’option correspond au prix d’exercice (soit 13 $, dans le cas présent) moins le cours de l’action à cette date. Ainsi, si le cours est de 16 $, la valeur de l’option sera de zéro (13 $ - 16 $ = - 3 $). Par contre, si le cours a chuté à 10 $, la valeur de l’option sera de 3 $ (13 $ - 10 $ = 3 $).
La position sur option de vente atteint le seuil de rentabilité lorsque le cours de l’action ABC tombe à 11,50 $ (prix d’exercice 13 $ - cours de l’action 11,50 $ - prix de l’option versé 1,50 $ = bénéfice 0 $).
Ainsi, si le cours de l’action descend en dessous de 11,50 $, la position sur option devient rentable. S’il est supérieur à 11,50 $ à l’échéance, l’option expire sans valeur.
Options sur indice
Les options de vente peuvent également porter sur des indices boursiers. Les options sur indice servent à protéger un portefeuille d’actions bien diversifié, mais elles comportent certains risques. En effet, la corrélation entre un portefeuille d’actions et un indice donné n’est pas forcément parfaite, et leur volatilité peut différer.
Ainsi, supposons qu’un investisseur a un portefeuille bien diversifié d’actions canadiennes de premier ordre, d’une valeur de 500 000 $, étroitement corrélé à l’indice S&P/TSX 60. Pour protéger son portefeuille contre le risque d’une baisse générale du marché, il peut acheter des options sur l’indice S&P/TSX 60.
L’exemple suivant illustre de quelle façon l’achat d’options sur indice peut protéger le portefeuille contre une éventuelle dépréciation. Dans cet exemple, on suppose que l’indice se replie de 6 %, soit de 470 $ à 441,80 $. La position sur option de vente permet d’enregistrer un bénéfice de 6 700 $, qui compense partiellement la perte de 6 % (ou 30 000 $) du portefeuille de l’investisseur.
On fait également l’hypothèse que le niveau de l’indice S&P/TSX 60 est actuellement de 470 $. L’investisseur achète, au prix de 21,50 $ par contrat, des options de vente échéant en septembre et assorties d’un prix d’exercice de 470 $. À l’échéance (cinq mois plus tard), la position sur option atteindra le seuil de rentabilité si l’indice tombe à 448,50 $ (c.-à-d., prix d’exercice 470 $ - niveau de l’indice 448,50 $ - prix de l’option versé 21,50 $ = bénéfice 0 $).
Par conséquent, si l’indice descend au-dessous de 448,50 $, la position sur option sera rentable ; si l’indice monte à plus de 448,50 $, l’option expirera sans valeur.
Calculs :
Nombre de contrats requis : (1 contrat = 100 parts de l’indice)
= Valeur du portefeuille / (niveau actuel de l’indice x 100)
= 500 000 $ / (470 x 100) = 10 contrats
Prix de l’option :
10 contrats x 21,50 $ par contrat x multiplicateur 100 = 21 500 $
Valeur de l’option à l’échéance :
Prix d’exercice : 470,00
Niveau de l’indice à l’échéance : 441,80
28,20 $ x 10 contrats x multiplicateur 100 = 28 200 $
Bénéfice réalisé sur la position sur option :
Valeur de l’option à l’échéance : 28 200 $
Moins prix de l’option : 21 500 $
Résultat : 6 700 $
Perte en capital nette :
Bénéfice sur la position sur option : 6 700 $
Dépréciation du portefeuille : (30 000 $)
Résultat : (23 300 $)