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lundi 18 juin 2012, par Christine Deslandes
Lorsqu’en 1966 l’âge de la retraite a été fixé à 65 ans, l’espérance de vie était de 68 ans chez les hommes (74 ans chez les femmes). Aujourd’hui, elle est de 79 ans (83 ans pour les femmes). Et il n’y a aucune raison de croire que ces gains, résultant de l’amélioration des soins médicaux, des nouveaux médicaments et de l’éducation accrue, s’arrêteront…
Au cours des 40 dernières années, les Canadiens ont donc ajouté, en moyenne, trois mois supplémentaires par an à leur durée de vie. Mais la retraite à 65 ans n’a pas bronché…
Le problème ? Comme les systèmes de retraite n’ont pas été conçus pour couvrir plusieurs décennies d’oisiveté, des retraités pourraient manquer d’argent durant leurs vieux jours.
Dans ce contexte, comment déterminer l’âge propice pour se retirer ? Naturellement, il n’y a aucune réponse unique à cette question. L’âge idéal pour prendre la retraite dépend en réalité de vos économies, du style de vie désiré à la retraite et du nombre d’années pendant lesquelles vous serez inactif.
Or, plus vous êtes âgé, plus votre probabilité de vivre longtemps augmente. L’espérance de vie d’un Canadien âgé de 65 ans, par exemple, est de 82 ans, un gain de 3 ans. Mais comme ce chiffre constitue une moyenne, vous devriez plutôt viser d’avoir assez d’argent pour bien vivre jusqu’à 90 ou 100 ans. Ce qui donne 25 à 35 ans sans salaire…
Cette longévité accrue pousse bon nombre de Canadiens à reconsidérer l’âge à laquelle ils prendront leur retraite. Ainsi, le taux d’emploi des personnes de 55 ans ou plus a augmenté sensiblement ces dernières années. De 1997 à 2010, il est passé de 30,5 à 39,4 % chez les hommes et de 15,8 à 28,6% chez les femmes (source : Statistique Canada).
Et cette tendance pourrait s’accentuer, étant donné les taux d’intérêt extrêmement bas et la volatilité de la Bourse. En février dernier, un sondage de Randstad révélait en effet que 52 % des Canadiens prévoient travailler après avoir atteint l’âge de la retraite. Ce résultat fait écho au sondage 2011 de la Banque Scotia qui indiquait que 70 % des Canadiens ont l’intention de travailler après 65 ans.
Il est vrai que si vous n’avez pas épargné assez pour vos vieux jours, rester plus longtemps sur le marché du travail peut améliorer considérablement vos chances d’avoir une retraite confortable. D’abord, vous pourrez épargner plus longtemps, et vos placements fructifieront pendant un plus grand nombre d’années. Ensuite, le fait de retarder le moment de demander la rente octroyée par la Régie des rentes du Québec peut accroître considérablement le montant que vous recevrez. Enfin, chaque année supplémentaire travaillée est aussi une année de moins à piger dans l’épargne retraite. Tout cela réduit passablement la probabilité de manquer d’argent.
Et il ne s’agit là que des bénéfices financiers. Des études ont démontré que le fait de travailler plus longtemps peut aussi avoir des effets bénéfiques sur votre santé physique et psychologique, en plus de vous permettre d’avoir une vie sociale mieux remplie.
Mais vous n’aurez pas nécessairement le choix. Peut-être que votre employeur ou votre état de santé vous forcera à arrêter à 65 ans…
Rester plus longtemps sur le marché du travail n’est donc pas une alternative accessible à tous… Mais c’est une solution pour la majorité des gens. 77 % des Canadiens âgés entre 65 et 74 ans sont en effet en bonne santé (Statistique Canada, 2007). Et 69 % des travailleurs se disent heureux au travail (sondage LinkedIn 2012).