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mardi 13 septembre 2011, par Christine Deslandes
Les économistes et les gestionnaires de caisses de retraite canadiens s’attendent à ce que les taux d’intérêt demeurent en deçà de la tendance historique à moyen terme, ce qui crée un fardeau additionnel pour le provisionnement des régimes de retraite à prestations déterminées (PD).
La situation est préoccupante puisque les gestionnaires de régimes qui ont un déficit de solvabilité comptent sur une hausse des taux d’intérêt et de bons rendements du marché boursier pour redevenir excédentaire d’ici un an ou deux.
Mais il semble que leurs espérances mettront plus de temps à se réaliser, selon la 30e Enquête canadienne annuelle sur les prévisions économiques de Towers Watson.
Dans l’ensemble, les participants à l’étude prévoient une croissance économique modeste, un faible taux d’inflation et de bas taux d’intérêt à court terme. La croissance du PIB réel canadien attendue en 2011 oscillera entre 2 et 2,5 %, alors que le taux d’inflation demeurera en deçà de 2 %.
À moyen terme, cependant, les prévisionnistes anticipent une embellie. Reste que la plupart des économistes et des stratèges qui ont participé à l’étude ne prévoient pas une reprise complète au Canada avant la fin de 2012, au plus tôt. De plus, la plupart d’entre eux entrevoient que le taux d’intérêt des banques centrales canadienne et américaine demeureront sous la barre des 3,5 % pendant encore quelques années.
Malgré ces perspectives non reluisantes, les participants à l’étude s’attendent à une hausse du marché boursier. Près de 40 % d’entre eux anticipent un rendement de 10 % ou plus des indices boursiers S&P/TSX et S&P 500 en 2011.
« L’avis est unanime : la croissance économique des marchés émergents dépassera celle des économies avancées, dit Gilles Lavoie, conseiller principal du secteur Investissement chez Towers Watson. Par conséquent, la plupart des gestionnaires de fonds qui ont participé à notre étude ont indiqué s’attendre à ce que les titres des marchés émergents soient une des catégories qui fournira le meilleur rendement parmi les différentes catégories d’actif, surtout à long terme. »
Fonds d’actions : trop périlleux ?
Bien que les rendements potentiels des fonds d’actions puissent être tentants, l’investissement en actions ne se fait pas sans risque, comme le ralentissement économique l’a si bien démontré. Et les répondants des régimes se montrent encore prudents.
Les études de Towers Watson sur les stratégies d’investissement des régimes indiquent en effet que les régimes de plus petite taille ont tendance à délaisser l’investissement en actions pour axer sur l’investissement à revenu fixe. De leur côté, les régimes comportant un actif de plus d’un milliard de dollars délaissent quelque peu l’investissement traditionnel en actions et à revenu fixe pour favoriser d’autres types de placement, tels les infrastructures, les fonds de couverture et l’immobilier.
« En plus de diversifier les sources de risque et de rendement, les régimes de plus grande taille portent d’avantage attention aux stratégies d’investissement spécialisées, surtout les placements alternatifs, commente Jean-Jacques Chouinard, directeur et chef de l’investissement au bureau de Montréal. Plusieurs cherchent ainsi à éviter le risque de la Bourse. »
Cette année, peut-être plus que jamais, les gestionnaires des PD auront dans leur mire des rendements sûrs et stables. Il s’agit aussi d’une préoccupation importante des employés, qui se demandent à quoi ils doivent s’attendre pour leur retraite...