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jeudi 15 septembre 2011, par Christine Deslandes
M. Mull rêve d’être propriétaire. Mais il craint de mal planifier les dépenses qui entourent cet achat. « Quelles sont les frais à prendre en compte, demande-t-il ? Et comment m’assurer de pouvoir les acquitter ? »
Comme vous le savez, l’achat d’une maison implique bien plus que de tenir compte de la localisation ou du nombre de chambres. Il faut aussi s’assurer qu’on aura les moyens de faire face aux coûts additionnels et aux imprévus. Hausse du prix de l’électricité, réparation, remplacement d’un appareil ménager, taxes… Quand on est propriétaire, les factures peuvent s’additionner rapidement. Comment acheter dans un tel contexte ? Voici quelques astuces.
Évaluez à fond la nouvelle maison
Les maisons sur le marché sont rarement en parfaite condition. Une maison neuve, cependant, vous permet normalement de bénéficier de la garantie du constructeur dont la durée est de 5 ans. Assurez-vous toutefois que le contrat de vente mentionne cette garantie et qu’il ne stipule pas plutôt l’inverse, c’est-à-dire que la maison est vendue sans recours possible de l’acheteur.
De toute façon, pour mieux anticiper les dépenses à venir, vous devriez toujours faire évaluer la maison. Recourez aux services d’un inspecteur en bâtiment qui examinera les lieux et vous dira quand il faudra remplacer le toit, la plomberie, etc.
En évaluant mieux les coûts des rénovations ou des améliorations à venir, vous éviterez de surpayer la propriété. C’est que certaines maisons sur le marché sont si mal en point qu’elles peuvent nécessiter des travaux urgents dans les six chiffres. Vous devez donc vous assurer de payer beaucoup moins que le prix d’une maison en parfaite condition. Prenez soin de vous informer des transactions récentes afin de comparer. Si vous avez de la difficulté à obtenir ces renseignements, faites appel à un évaluateur…
Enfin, même si vous achetez une maison en bonne condition, songez que vous voudrez l’embellir (rideaux, peinture, tapis, etc.). Prenez le temps d’estimer ces dépenses.
Ayez une marge de manœuvre
Avant d’acheter, assurez-vous d’avoir assez d’épargne pour faire une mise de fonds (minimum 5 %) et payer tous les frais de transaction (notaire, taxe de bienvenue, frais d’inspection, etc.), qui s’élèvent à 4 000 $ ou plus.
Ensuite, estimez l’achat que vous pouvez vous permettre. Le ratio ADB (amortissement brut de la dette), par exemple, établit que le remboursement de l’hypothèque, les taxes, le chauffage et la moitié des frais de condo, s’il y a lieu, ne devraient pas dépasser 32 % de votre revenu brut. Un autre ratio, l’ATD (amortissement total de la dette), préconise quant à lui d’ajouter à ce calcul le paiement des dettes personnelles et d’assurer que le total ne représente pas plus de 40 % de votre revenu brut.
Une règle du pouce, applicable aux maisons en bon état, préconise aussi de gonfler vos paiements hypothécaires par 25 ou 30 %. Si vos paiements sont de 1 500 $ par mois, inscrivez dans votre budget 450 $ (0,30 x 1 500 $) de plus, soit 1 950 $ par mois. Ce coussin de 5 400 $ par an vous permettra de payer l’entretien (aménagement paysagé, déneigement, réparations mineures), les dépenses imprévues (rénovations, remplacement de mobilier, hausses de certains frais) et de vous constituer une réserve en vue des dépenses futures (réfection de la toiture et de l’asphalte).
Soyez au fait des différentes avenues
Si par malheur vous sous-estimiez votre capacité d’achat, vous pourriez tout de même composer avec les imprévus qui mettent à mal votre projet. Par exemple, vous pourriez emprunter sur la valeur nette de la maison, ce qui reviendrait à réemprunter l’équivalent de votre mise de fonds et de vos remboursements de capital. Ou encore vous pourriez allonger la période d’amortissement pour réduire vos paiements mensuels et ainsi mieux respirer.
En fait, la façon la plus avantageuse de financer votre maison est celle qui correspondra le mieux à votre réalité financière. Alors, n’hésitez pas à parler de ces choses avec votre conseiller en prêts hypothécaires.
Pensez à long terme
Que vous réserve l’avenir ? Un divorce, une perte d’emploi, une invalidité, ou bien un mariage, une promotion, un gros héritage ? Personne ne le sait. C’est pourquoi la règle d’or, ici, c’est de prévoir le pire. Eh oui, vaut mieux acheter votre maison en planifiant un plan B au cas où vous perdriez votre emploi que de le faire avec l’espoir d’avoir une promotion, qui pourrait ne jamais se concrétiser.
Dans ces projections, tenez aussi compte des variations des taux d’intérêt. Comme ils sont très bas aujourd’hui, songez qu’ils risquent fort d’augmenter un jour ou l’autre. Estimez l’impact d’une hausse de taux de 1 ou 2 % à l’aide d’une calculatrice hypothécaire.
Frais pouvant s’additionner aux paiements hypothécaires
Frais d’inspection et d’évaluation
Test de la qualité de l’eau
Frais juridiques et honoraires du notaire
TPS /TVQ pour les maisons neuves
Taxe de mutation
Ajustements de la répartition des taxes
Taxes municipales et scolaires
Frais de condo
Prime d’assurance
Frais de déménagement
Frais de branchement aux services
Entretien et réparations
Mobilier et accessoires
Électricité, eau
N.B. : ces frais augmentent avec les années.