Désigner un tuteur pour son enfant

Qu’arrivera-t-il en cas de décès ou d’invalidité grave ? Votre enfant sera confié à quelqu’un d’autre. Cette pensée vous fait frémir ? Imaginez si en plus des étrangers choisissaient cette personne.

C’est ce qui arrivera si vous n’écrivez pas noir sur blanc le nom d’un tuteur dans votre testament ou dans votre mandat en cas d’inaptitude, ou si vous ne l’enregistrez pas auprès du curateur public. Un huissier convoquera alors vos proches dans une assemblée, présidée par un juge ou un notaire, et ceux-ci choisiront la personne qui aura la garde de votre bambin.

Le hic, c’est que votre remplaçant ne partagera pas nécessairement vos valeurs, celles que vous avez jusque-là inculquées à votre enfant.

Pour éviter cela, vous n’avez qu’à désigner dès maintenant un tuteur dans votre testament ou mandat en cas d’inaptitude. Mais comment choisir la bonne personne ?

La sélection d’un substitut

Décider qui va élever notre enfant en notre absence est quelque chose de très complexe. Comme nous sommes tous uniques, vous êtes en quelque sorte irremplaçable. Mais vous devez tout de même identifier parmi vos proches la personne la plus apte à prendre la relève efficacement.

La qualité de la relation avec votre enfant est la première chose à considérer. Normalement, votre enfant devrait témoigner de la qualité de ses liens envers ses proches, soit par ses paroles, son attitude, voire même ses gestes s’il a une capacité verbale limitée.

Mais les personnes qui ont des atomes crochus avec lui ont-elle envie de s’engager à long terme envers un enfant ? Ont-elles la capacité de l’éduquer et de veiller à son développement ? Sont-elles en mesure de composer avec les autres membres de la famille ? Peuvent-elles veiller au bien-être matériel de votre enfant ou gérer adéquatement les biens que vous lui aurez laissés ?

Ces questions vous permettront d’éliminer plusieurs candidats. Il ne vous restera alors plus qu’un ou quelques choix. En ce cas, approfondissez votre décision en examinant leur situation. Par exemple, si un tuteur pressenti a un conjoint et des enfants, évaluez si votre enfant sera en mesure de bien s’intégrer dans la famille. S’il a une carrière florissante, pourra-t-il consacrer le temps nécessaire à votre enfant ?

Quand votre choix sera arrêté ou presque, prenez le temps de parler avec l’heureux élu pour connaître son avis sur cette tutelle. Certains pourraient douter de leur capacité à être parent, alors que d’autres exprimeront un désir évident de jouer ce rôle.

Lors de cette discussion, rappelez au futur tuteur qu’il aura une tâche importante à accomplir. En tant que titulaire de l’autorité parentale, il sera légalement responsable du bien-être de votre enfant. Il devra en outre s’occuper de la garde, des soins, de l’éducation, de l’entretien et de la surveillance. Il prendra aussi toutes les décisions relatives à votre enfant et signera toutes les autorisations qui découlent de l’exercice de l’autorité parentale, comme la demande de passeport ou le choix de l’école.

Ce faisant, il devra agir dans l’intérêt de votre bambin, c’est-à-dire il devra assurer sa protection, défendre ses droits et gérer ses biens de façon prudente et responsable jusqu’à ce qu’il atteigne la majorité (18 ans).