Budget : sortez vos crayons !

Pendant leur vie active, la plupart des gens dépensent sans trop calculer puisque l’argent est disponible régulièrement, grâce au revenu de travail.

Résultat, rares sont ceux qui savent exactement quelle valeur chacune des catégories de dépenses représente dans leur budget total, et si le pourcentage alloué à cette catégorie est « raisonnable » et comparable à la moyenne québécoise. Par exemple, si les dépenses liées au logement représentent 40 % du revenu familial, il se peut que ce montant soit trop important et qu’il gruge une partie du budget qui devrait habituellement être alloué à la nourriture ou à l’épargne.

Afin d’équilibrer vos dépenses, il est important d’attribuer à chacune d’entre elles une proportion raisonnable de votre revenu net. La dose peut varier d’un individu à l’autre. Mais il faut garder en tête que le total des dépenses ne doit pas excéder le total des revenus. Et une répartition « correcte » des dépenses ne devrait pas surpasser les pourcentages suivants :

Logement 20 à 30 %

Épargne 5 à 10 %

Alimentation 15 à 20 %

Frais médicaux 2 à 8 %

Services publics 4 à 7 %

Paiement des dettes 15 à 20 %

Transport 6 à 20 %

Habillement 2 à 4 %

Autres dépenses 5 à 10 %

Un exercice à la fois simple et éclairant

« Je suggère à nos clients qui peinent à faire un budget de noter pendant une période d’environ six mois toute dépense, si petite soit-elle, raconte Guylaine Dufresne, directrice, Planification financière à la Banque Laurentienne, région Nord-ouest du Québec. Ensuite, on prendra soin de regrouper ces dépenses par catégorie, soit habitation, transport, dépenses courantes, loisirs, épargne et autres. » Cet exercice permet en outre de décortiquer les dépenses variables.

Évidemment, vous devez aussi noter vos revenus nets mensuels, la deuxième composante importante du budget. Ensuite, notez les dépenses fixes, soit celles qui reviennent mois après mois.

Le défi, c’est que le total des dépenses ne dépasse pas les revenus nets. « L’idéal est de réussir cet équilibre tout en épargnant. Mais pour bien des gens, vivre selon ses moyens laisse peu de place à l’épargne, ajoute Guylaine Dufresne. Pourtant, il ne faut surtout pas négliger les versements dans son REER, c’est une question d’assurer son avenir. »

Le budget est encore plus essentiel lorsque les gens approchent de la retraite. Mais même à cette étape où la planification budgétaire devrait être ancrée dans leurs habitudes, plusieurs personnes n’ont aucune idée de leur coût de vie. Il devient ainsi bien difficile de planifier leur retraite.

« Et pour ceux déjà retraités qui n’ont pas pris la bonne habitude de budgéter, la retraite s’avère parfois douloureuse car on se rend vite compte que sans contrôle, les dépenses peuvent surpasser les revenus et compromettre le mode de vie souhaité », insiste Mme Dufresne.

Bref, il n’y a pas de miracle. Vous devez sortir vos crayons, votre calculatrice, vos factures et vos relevés de paye et vous mettre à la tâche.