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mardi 13 septembre 2011, par Christine Deslandes
En 2010, le bénéfice net cumulé des six grandes banques canadiennes a dépassé celui de l’année 2009 par plus de 6 milliards $, révèle un rapport de PWC. Ces gains importants se traduisent par des possibilités continues de croissance et d’innovation, et ce, malgré un contexte réglementaire plus complexe et plus strict.
Selon les auteurs du rapport d’enquête « Canadian Banks 2011 : Perspectives on the Canadian banking industry », les banques canadiennes concentreront en 2011 leurs efforts sur la croissance, la gestion des risques et les investissements dans les innovations.
Chacune des six grandes banques privilégie des stratégies de croissance différentes, notamment en faisant des acquisitions à l’échelle mondiale, en accordant la priorité aux activités canadiennes ou en mettant un accent particulier sur l’offre de produits, comme la gestion de patrimoine. En fait, un récent sondage de PwC, mené auprès des chefs de direction du secteur bancaire et des marchés financiers, indique que le Canada n’est pas seul à chercher des possibilités de croissance internationale. Selon Caroline Émond, associée et leader du secteur des institutions financières pour PwC Montréal, 61 % des répondants sont d’avis que les marchés émergents joueront un rôle plus important que les marchés développés dans l’avenir de leur organisation.
Pour l’ensemble des six grandes banques canadiennes, la proportion des actifs à l’extérieur du Canada et des États-Unis varie entre 2 et 26 %. Par contre, cette expansion géographique s’accompagne de risques plus élevés et de réglementations mondiales plus strictes. « Les six grandes banques ont résisté aux contraintes économiques et réglementaires de l’année dernière », note Mme Émond. Si l’on se fie à notre sondage mondial auprès de chefs de direction du secteur bancaire et des marchés financiers, 80 % d’entre eux considèrent la réglementation excessive comme étant la plus grande menace à leur croissance future.
« Afin d’assurer leur croissance et de demeurer concurrentielles tant au Canada qu’à l’étranger, les banques canadiennes devront trouver des moyens novateurs de réduire leurs coûts globaux et ainsi réaliser des économies d’échelle, soit par l’externalisation ou par les coentreprises. Le rythme effréné auquel les technologies font leur apparition pousse également les banques canadiennes à se tourner vers des innovations axées sur les consommateurs », explique Caroline Émond. « À ce chapitre, les transactions bancaires mobiles, les médias sociaux et l’évolution de la technologie des paiements sont toutes des avenues prometteuses. Ces nouvelles techniques révolutionneront la façon dont les banques traitent avec leurs clients », ajoute-t-elle.
D’autre part, les consommateurs sont aux prises avec leurs propres défis. Statistique Canada a récemment publié des chiffres indiquant que, pour la première fois en 12 ans, le ratio dettes-revenu des Canadiens est plus élevé que celui des Américains. D’après le rapport, si la volonté des consommateurs à dépenser et à emprunter diminue, la croissance des banques pourrait vraisemblablement en souffrir.
« Des possibilités s’offrent à ceux qui peuvent anticiper l’évolution du secteur et trouver des occasions de créer de la valeur. Les banques qui connaîtront le plus de succès seront celles qui seront capables de tirer le meilleur parti de leurs principaux atouts concurrentiels et de se concentrer sur l’innovation afin de favoriser la croissance », affirme Mme Émond.