|
mercredi 31 août 2011, par Christine Deslandes
À moins d’utiliser un véhicule de placement collectif, si vous souhaitez diversifier votre portefeuille en y ajoutant des obligations corporatives, vous devrez faire vos devoirs. Pourquoi opteriez-vous pour ces titres ? Parce qu’ils vous offrent des échéances variées (1 à 30 ans et plus), un niveau de risque moins élevé que les actions ordinaires et privilégiées, et un rendement intéressant en comparaison aux obligations gouvernementales de même échéance.
Lorsque vous sélectionnez des obligations corporatives, la première chose que vous devez considérer est leur qualité de crédit. Pour connaître cette cote et la perspective (neutre, positive ou négative) des obligations, consultez les sites des grandes agences de notation (Standard & Poor’s, DBRS, Moody’s). Prenez le temps aussi d’effectuer un suivi régulier, car la cote de crédit peut changer avec le temps.
Le niveau de risque des obligations varie de faible à élevé, selon le degré de solvabilité des émetteurs et les caractéristiques de chaque émission d’obligations. En lisant les communiqués de presse des agences de notation, vous aurez un bon aperçu des facteurs de risque à considérer (les études exhaustives sur les émetteurs sont le privilège des abonnés).
Le choix de l’émetteur
Avant d’investir, vous devez vous assurer de bien comprendre le type d’émetteurs dont il s’agit (firme opérante ou holding), de même que la nature précise du titre (une obligation si des actifs précis sont légalement nantis pour garantir les titres ou une débenture en l’absence de tels actifs nantis) et le rang par rapport aux autres créanciers en cas de faillite ou de liquidation de l’émetteur.
Certaines obligations sont garanties par une autre entité du même émetteur, ce qui est en principe un facteur rassurant. Malgré tout, la nature précise de cette garantie et la solvabilité du garant doivent être évaluées. Car, en l’absence d’une telle garantie, vous ne pouvez pas présumer que les firmes reliées à l’émetteur viendront à sa rescousse s’il traverse des difficultés financières.
Sachez que les obligations corporatives peuvent se négocier à un prix plus élevé ou plus bas que leur valeur nominale, dépendamment des fluctuations des taux d’intérêt dans l’économie et de leur qualité de crédit. De plus, à l’instar des autres titres à revenu fixe, les commissions perçues par les courtiers sont incorporées au prix, ce qui complique la comparaison. Notez également que le niveau de liquidité de ces obligations peut varier grandement et qu’aucun courtier n’est tenu de racheter vos titres si l’émetteur éprouve des difficultés.
Un danger moins apparent
Lorsque l’entreprise émettrice change de propriétaire, cela peut annoncer une modification du style de gestion, surtout si l’acheteur finance sa transaction par le mode d’achat par endettement. La perspective d’une telle situation a fait chuter, en 2007, d’environ 10 % la valeur globale au marché des débentures de BCE, la société mère de Bell Canada, alors que des caisses de retraite manifestaient leur intention de présenter une offre d’achat.
Pour prévenir ce risque, vous pouvez consulter les prospectus pertinents afin de connaître les caractéristiques propres à chaque émission et déterminer si les débentures comportent des clauses de protection permettant au détenteur d’exiger le rachat dans certaines circonstances, par exemple, lors d’un changement de propriétaire. Dans le cas de BCE et de Bell Canada, certaines émissions comportent ce type de clause, et d’autres non.
Cet article est fourni par Yves Boileau, MBA (finance), consultant en obligations corporatives