L’économie canadienne trébuche

Quand les États-Unis éternuent, le Canada se mouche ! La baisse inattendue du PIB réel canadien (-0,3 %) au premier trimestre semble corroborer cet adage. Certes, le résultat est décevant, mais le chiffre global exagère le degré de faiblesse de l’économie canadienne. L’énorme variation dans les stocks au T1, qui pénalise la croissance du PIB de plus de 4 points de pourcentage, s’explique essentiellement par de graves perturbations de la production dans le secteur de l’automobile et des baisses intentionnelles de stocks agricoles visant à profiter de la bonne tenue des cours des céréales. Comme la grève dans l’automobile a été résolue, les stocks pourraient se reconstituer au cours des prochains mois. C’est pourquoi les économistes ne prévoient pas de résultat négatif pour le PIB au deuxième trimestre. « À notre avis, le fait que la demande intérieure reste soutenue par une bonne croissance du revenu disponible (+7 %, la plus forte en 2 ans), de solides créations d’emplois et une bonne rentabilité prouve largement que l’économie n’est pas en danger de récession », a déclaré Stéfane Marion, économiste de la Financière Banque Nationale. Cependant, dans les circonstances actuelles, une nouvelle baisse de taux en juin n’est pas exclue.